Ecrire.
Ecrire des mots pour soulager, transformer, soigner les maux.
Les horizons imperceptibles d’un ailleurs à la fois lointain et proche. Je m’agenouille pour mieux sentir la terre, pour mieux m’imprégner paisiblement de sa douceur, de sa force. Son appel insistant me pousse alors à m’allonger au creux de ses mains chaleureuses, au centre même de son cocon maternel. La Mère Terre, la Terre Mère – quelle majestueuse entité! Sans elle nous ne pouvons être.
Un silence pénétrant nourrit mon corps et mon esprit fatigués. Je ne suis autre que cet instant, que ce moment suspendu entre deux étoiles.
Les milliers de dialogues intérieurs et auparavant échangés s’évaporent avec la légèreté et l’évidence d’un présent libre.
Je suis ce que j’ai toujours été. Je suis ce que je n’ai jamais été. Au sein même de cette contradiction, de ce dilemme réside l’essence de mon être éternel et éphémère.
Je ferme les yeux. Je sens les émotions pénétrer la terre telles des gouttes de pluie tristes et joyeuses à la fois – libération d’un ciel lourd et renouveau d’une terre assoiffée et assouvie. Chaque ressenti effleure, embrasse et pénètre la terre avec humilité; puis y disparait sereinement.
La Mère Terre, elle, a appris à accueillir une émotion perdue, à lui rendre son intégrité, sa grâce en toute simplicité, sans questionnement ni jugement.
Je respire profondément, sentant chaque millimètre de mon corps se donner à la terre, s’accorder petit à petit aux résonances et aux vibrations de l’univers – celles que l’on retrouve au plus profond de notre être, à l’épicentre de la terre tout comme à des milliers d’années lumière dans l’infinité des systèmes planétaires connus et inconnus.
Ma peau touche la terre sacrée. Nous sommes de nouveau un et même corps, une et même note.
A ce moment précis il n’y a de séparation entre l’esprit de la Terre et le mien, entre l’esprit de l’univers et le mien, entre l’esprit divin et le mien. Nous sommes UNE et même énergie.